Je n'en peux plus, Ian. Là, maintenant, je ressens le besoin de te parler, à toi, et à personne d'autre. Ces temps-ci, c'est l'enfer. Comme tu l'as sûrement vu en m'épiant d'en haut, je suis maintenant une chasseuse. Tu ne dois pas être fier de moi, en ce moment, et j'en ai tout à fait conscience. J'aurais pu continuer ma vie comme avant, mais j'en étais incapable, sachant que d'autres personnes comme toi airent on ne sait où. Tu dois donc aussi connaître Jack. Tu l'as sûrement vu plusieurs fois me sauver la vie ou rire avec moi. Jack est un bon ami, ne t'inquiète pas, Ian, et je ne l'échangerais pour rien au monde.
Je croyais avoir finalement passé l'éponge sur mes erreurs du passé. Je croyais aussi être en mesure de détester Caleb pour ce qu'il est devenu, mais tu me connais, je ne suis pas douée pour prédire l'avenir. Mais toi qui sais tout, de là-haut… Peux-tu m'expliquer ce qui se passe avec Caleb? Dis-moi pour quelle raison il agit aussi bizarrement ces temps-ci. La menace avec le couteau, le baiser, le piano… merde… Pourquoi essaie-t-il de semer le doute en moi? Se rend-t-il seulement compte du mal qu'il me fait? En ce moment, je ne sais plus quoi penser. Bien sûr, je lui en veux de me faire espérer malgré moi que mon Caleb puisse un jour revenir. Sérieusement, crois-tu que j’ai encore raison d’y croire? Je me suis faite à l'idée que rien ne serait jamais plus comme avant, qu'il me déteste, pour ce que je t'ai fait, mais parfois, quand il me rappelle ce que j'étais avant, ça me rend terriblement triste. Je me surprends à l'instant à regretter ma vie d'avant, et ça, c'est vraiment dangereux. Ian, je t'en prie, dis-moi ce que je devrais faire…Faire confiance à Caleb et à ses intentions? Ou suivre le conseil de Jack et m'éloigner de lui le plus possible? Tu peux le dire, Ian, que je ne mérite aucun des deux. Caleb fait partie de mon passé et ne veut plus de moi, et Jack est beaucoup trop bien pour moi et ne me voit que comme une amie. S'il-te-plaît, j’attends tes conseils, grand frère…
Je t'aime,
Ta petite sœur, Leena.
P.S. je me demande comment tu t'en sors, là-haut… Es-tu mon grand frère que j'ai tant adoré, maintenant apaisé de sa souffrance? Ou es-tu toujours le monstre que j'ai tué?... Si tu es toujours mon frère, alors je t'annonce que j'ai commencé à composer une nouvelle pièce de piano… J'espère que tu l'aimeras. Je te promets de te la jouer lorsque je l'aurai terminée.